Audaxix a écrit :Bonjour,
Un autre éclairage sur la notion de vérité, ici dans le monde des mathématiciens
https://youtu.be/irNEJwh2_No
C'est une conférence de Laurent Lafforgue.
Amicalement
Alain
Conférence très intéressante sur la conception de la vérité en mathématique conjointement à l’itinéraire spirituel d’un grand mathématicien, Alexandre Grothendieck.
Il y a une citation d’Einstein qui dit : Ce qui est incompréhensible, c'est que le monde soit compréhensible »
Cette définition prend tout son sens quand on comprend que les mathématiques sont une conception purement abstraite de l’esprit indépendante de l’expérience. Les mathématiques se basent sur des axiomes qui sont des postulats non démontré, non vérifiables d’où l’on déduit des théorème qui sont démontrés uniquement par la logique de la pensée.
Bien sûr ces axiomes ne sont pas totalement étranger à l’expérience. Mais l’avènement des géométries non euclidienne (exemple évoqué par Lafforgue) montre que l’on peut concevoir mathématiquement des mondes qui pourrait ne rien à voir avec la réalité.
A l’opposé, la physique se base sur l’expérience et toute loi, tout concept qui ne peut être confronté à la réalité n’a pas de sens.
Comment se fait-il alors qu’une science basée uniquement sur les réflexions de l’esprit en dehors de toute expérience puisse être utile à modéliser le monde réel qui relève de l’expérience ?
C’est à la philosophe des Lumière que l’on doit ce concept que l’on ne peut acquérir des connaissances qui vont au de là de l’expérience. On connaît la fameuse citation de Kant «Des pensées sans matière sont vides ; des intuitions sans concepts sont aveugles »
Évidemment cela semble cré un antagonisme irréductible entre la science et la religion. On trouvera un texte très intéressant de Jean Bricmont qui évoque cette irréductibilité :
https://www.athees.net/science-et-religi...-bricmont/
En effet si des concepts comme Dieu, l’âme, etc .. de relève pas de l’expérience alors il est impossible de même les définir reléguant la religion à une pensée primitive qui va disparaître. C’est d’ailleurs la position de certains scientifique comme Dawkins :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pour_en_finir_avec_Dieu
En réalité les choses ne sont pas si simple car le mode de raisonnement utilisé principalement par la science qui est la déduction n’est pas le seul. Il existe un autre type de raisonnement qui est le raisonnement analogique, dont les formes sont le symbole et la métaphore. Le raisonnement analogique est peut utilisé en science, mais massivement par le langage religieux voire métaphysique.
Dans son exposé Lafforgue révèle quelques citations de Grothendieck qui vont dans ce sens quand il dit « Dans le monde spirituel rien ne peut être démontré » ou bien « Sur le plan spirituel on ne démontre pas, on voit », ou encore « Quand Dieu fait des mathématique, il ne raisonne pas, il voit »
Le raisonnement analogique permet effectivement d’établir des correspondances entre le monde réel et le monde que l’on qualifiera d’invisible donnant une vision unifié de ces deux mondes et permettant justement non seulement de définir des concepts comme Dieu, l’âme, etc .. mais définir précisément comment ces concepts interagissent.
Le premier problème est que cette vision ne s’enseigne pas car elle n’est finalement constitué que de prises de consciences. On comprendra ainsi la fameuse citation de Lao Tseu « Celui qui sait n’enseigne pas, celui qui ne sait pas enseigne »
Le deuxième problème et qu’il faut avoir une certaine ouverture d’esprit pour y accéder rejoignant les concepts de Grothendieck que cite Lafforgue « état d’ouverture », « état de liberté », « état de vérité »
Cet « état » pouvant au final déboucher sur une deuxième conscience dans l’homme, comme le dit Grothendieck quand il parle d’« Œil spirituel en nous qui distingue le vrai du faux » à l’image du sceau des Templier représentant deux cavaliers sur un même cheval ...
Conférence passionnante !