Messages : 139
Sujets : 5
Inscription : 27/05/2012
enregistré
16/06/2012-12:05:15
(Modification du message : 18/06/2012-23:56:43 par Jean François.)
RE: Le baroque, vous l'aimez comment ?
Philippe Val aurait du rester dans son duo avec Patrick Font, où il excellait, talentueux et faisait beaucoup de bien par ses critiques des pouvoirs et des travers de notre société. Son ascension dans les sphères du pouvoir des médias, imbriqué intimement à l'oligarchie, jusqu'à devenir directeur de France Inter, lui ont donné la place idéale pour s'exprimer sur tout, de toucher à tout, de tout nous expliquer( je me souviens d'une émission épouvantable sur arte sur le 11 septembre, ahurissante!!!) en bon chien de garde, jusqu'à mettre dehors de France inter ceux qui ont encore de l'humour, parce que lui n'en a plus... Vendre son humour au diable pour gagner le pouvoir...ce n'est pas la démarche de ceux qui cultivent leur humour pour le bien de la culture et de l'humanité.
Il a donc un avis aussi sur les "baroqueux", malheureusement je n'arrive pas à trouver cet article pour me faire une idée.
Après pas mal d'années d'écoute en concert, en disque, des baroqueux de tout bord, Leonhardt, Harnoncourt, Herreweghe, Immerseel, Les Kuijken, Suzuki, Norrington, Gardiner, Jacobs etc...Je dois dire que pour certaines œuvres, j'ai du mal à les écouter interprétées comme dans les années cinquante et soixante et même encore aujourd'hui avec des orchestres "modernes". Bien que des chefs comme Abbado, Currentsis, Rattle et d'autres, arrivent à trouver un compromis intéressant. Currentsis, que j'ai adoré dans le requiem de Mozart, est absolument fabuleux( On adore ou on déteste)dans son Didon et Enée, ou un Harnoncourt à côté semblerait moins Théâtrale, presque conventionnel...( Il faut écouter aussi la 14eme de Chostakovitch par Currentsis aussi chez Alpha, magnifique interprétation et prise de son).
Sans oublier les Klemperer, Karajan, Grischkat, Münchinger, Forster, Scherchen, Richter, et surtout Schreier plus attaché au fond qu'à la forme, leur vision n'ont jamais déformé les oeuvres baroque. La musique avant toute chose...peu importe de flacon.
Et puis dernièrement avec le London Symphony Orchestra, j'ai réécouté un vieux Krips des années cinquante dans la neuvième de Schubert, quelle verve, quelle jeunesse, une force, une tonicité, une légèreté, des tempi idéaux, une clarté de tous les pupitres et un enregistrement Decca de la grande époque, interprétation à faire rougir un Immerseel, un Norrington, un Herreweghe et même un Harnoncourt.
Le baroque, je l'aime comment? Et bien j'ai beaucoup aimé dernièrement ce qu'a fait Currentsis avec le Didon et Enée de Purcell, vécu de l'intérieur et avec une verve et un sens du drame étonnants même si des puristes et autres pisse vinaigre l'ont descendu en flamme. Au moins il brule Currentsis, il brule, pour éclairer la musique de Purcell et pour notre bonheur.