15/02/2023-08:16:46
La maison de l'Audiophile
Je fais suite à ce message qui cite la maison de l’Audiophile :
Je n’ai pas eu la chance de participer aux séances d’écoutes qui ont eu lieu dans ce magasin mais j’ai pu lire les numéros de la revue (première série) toujours disponibles sur internet à l’adresse suivante : http://6bm8.lab.free.fr/Documentations/R...-1988.html
Les questions que l’on peut se poser sont : quel est le bilan de cette revue, qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Jean Hiraga lui-même avait fait un bilan dans l’audiophile n°30 dans un article intitulé « L’audiophile 6 ans après ». Cet article parle du « son des câbles », du « son des connections », du « son des soudures », du « son des des circuits imprimés » et un long chapitre y est consacré au son des composants et à l’électronique. Concernant les enceintes, Hiraga y fait l’éloge du haut rendement indispensable selon lui pour « reproduire le maximum d’informations sonores avec haut degré de fidélité ».
Concernant tous ces sujets Hiraga conclue « Par rapport aux quelques critiques, par rapport aux réactions jalouses de certains ou aux effets néfastes de certains profiteurs, tous ces faits montrent que l’audiophile a gagné, qu’il ne sait jamais trompé dans cette voie visant la reproduction sonore de haute qualité. Bien plus que cela, cette évolution générale, à l’échelle mondiale, prouve qu’il ne s’agissait ni d’une mode passagère, ni d’illusions collectives, mais bien d’un progrès constant au services d’oreilles qui resteront toujours très difficiles à tromper »
Si durant la parution de la revue, il n’y avait pas d’autre choix que de faire « confiance à ses oreilles », ce n’est plus le cas aujourd’hui avec les logiciels de mesures – dont certains gratuits – disponibles sur le marché. Il faut bien comprendre que ces logiciels - que peuvent même utiliser les simples amateurs - auraient fait rêver les professionnels ingénieurs du son des années 80 …
Bien sûr l’écoute subjective reste un élément fondamental de l’audiophile puisque au final, son but est la plus grande satisfaction sonore. Mais la confiance aveugle aux « oreilles » conduit au subjectivisme dont on connaît les dérives. On ne compte plus les commentaires dithyrambiques par leur auteurs qui ne se rendent même plus comptes de leurs exagérations.
On peut citer à ce propos une anecdote révélatrice décrite par jipihorn dans ce lien et concernant la maison de l’audiophile : https://jipihorn.wordpress.com/2006/03/06/le-declic/
Elle relate une écoute subjective à laquelle il a assisté, réalisée par William Walter, dont le but était de comparer quelques tubes triodes 300B. Les commentaires allait bon train :
« Ha oui, la version de 57 a vraiment un bas médium plus tendu »
« Ca n’a rien à voir, la 75 a un aigu plus soyeux, moins bouché »
« Rhalala ! » (Roulage par terre) » les embase gravée, ça n’a rien à voir »
Sauf que, je cite jipi « Et puis, c’est le drame. W.W., prêt à mettre une 300B sensée mettre toutes les autres par terre est distrait par une question et par mégarde, remet le même tube que précédemment.
Et paf, ça n’a pas loupé, refrain dithyrambique des oreilles d’or qui ne se sentaient plus. Sauf que le tube n’avait pas changé. Ils ne se sont jamais rendu compte et depuis ce jour la, j’ai commencé à comprendre comment fonctionne ce petit monde : je dit n’importe quoi et, quelle importance ? C’est invérifiable. »
Il est évident que l’écoute réalisée sans test en aveugle permet toutes les dérives ... Dans son article, Hiraga ne fait nullement mention des protocoles d’écoute subjective mis en œuvre pour s'assurer un minimum de la réalité des différences perçues. Ce point, de même que la nécessité des écoutes en aveugle, n’a jamais été abordé par la revue.
En fait cet article d’Hiraga est aujourd’hui complètement dépassé. On sait que ce qui fait la qualité d’un système audio n’est pas le « son des composants » mais le respect des règles acoustique élémentaires avec un filtrage rigoureux des haut-parleurs permettant une réponse linéaire en amplitude et une maîtrise de la phase. Certes, entre différentes électroniques (particulièrement entre celles bas de gamme et haut de gamme) il existe des différences réelles, mais finalement minimes et de moins en moins perceptibles lorsqu'on compare des éléments haut de gamme pour devenir inexistantes lorsqu'on arrive au son des câbles et des condensateurs ...
Le fait le plus marquant du bilan fait par Hiraga - qui est très significatif - est que l’acoustique n’y est nullement abordé. C’est d’ailleurs une constante de la revue l’Audiophile : l’acoustique y est négligé. Si l’on compte le nombre d’article qui traite de ce sujet, c’est un peu moins que 5 %. De plus ces articles (principalement de G. Altieri) sont finalement peu intéressants.
Pourtant dès 1960 Tom Idley donnait des recommandations bien précises concernant le traitement acoustique. Et c’est en 1979 que Chips et Don Davis (donc en plein pendant la période de parution de la revue qui a été de 1977 à 1988), grâce au mesures TDS (time delay spectrometry), ont pu mettre en évidence l’importance des réflexions précoces, sujet non abordé dans la revue.
De même la notion de distance critique, valeur fondamentale pour caractériser un lieu d’écoute n’y a jamais été vraiment traité. Cette notion n’apparaît que dans un seul article, celui de JL. Dubois qui décrit la conception et la réalisation d’un studio d’enregistrement et dont le titre est « On ne vainc la nature qu’en lui obéissant » (n° 30). C’est en fait le seul article vraiment intéressant concernant l’acoustique en 11 ans de parution.
Conjointement à la revue, la maison de l’audiophile distribuait les composants et les kits décrits dans la revue. Ça permettait de financer cette revue qui paraissait – et c’est un fait remarquable qu’il faut souligner – sans publicité.
Concernant les enceintes, c’est principalement les éléments Onken qui ont été mis en exergue, notamment l’enceinte du même nom équipée du 416-8A. La philosophie de la revue a toujours été d’utiliser des enceintes à haut rendement. Dans l’article qui décrit l’enceinte Onken, Hiraga justifie l’utilisation du haut rendement en parlant du rapport énergie transmise/masse de la membrane qui, selon lui, doit être le plus important possible. Malheureusement, ce rapport n’a en réalité aucun sens. Il convient de rappeler que pour un diamètre de HP et un niveau sonore donnés le déplacement de la membrane est identique quel que soit le rendement du HP.
En fait le HP Altec 416-8A est aujourd’hui un HP dépassé, malgré le fait qu’il s’échange à prix d’or entre audiophiles. Le haut rendement dans la partie basse du spectre a plus d’inconvénients que davantage. Il conduit entre autre à des enceintes très volumineuses.
N’importe quel HP de basse moderne de qualité fera mieux que le 416 dans l'enceinte Onken et sur tous les paramètres : prix (plus faible), volume (plus petit), fréquence de coupure basse (plus basse), temps de propagation de groupe (plus faible), distorsion (plus faible), SPL max (plus élevé). L’utilisation de DSP permet de plus avec un accord BR plus bas d’obtenir une réponse linéaire jusqu’à presque 20 hz dans des volumes pas plus grand que 200 litres.
Mais on peut comprendre que certains audiophiles veuillent encore utiliser cette enceinte dans un esprit vintage et qui offre quand même une réponse linéaire.
On comprend moins ceux qui s’obstinent à utiliser des enceintes de graves avec amorce de pavillon à l’image des célèbres VOT maintes fois décrites dans la revue. Ces enceintes initialement conçues pour augmenter le rendement ne peuvent même pas être qualifiées d’enceinte HIFI étant donné leur courbe de réponse tourmentée. Il suffit de les mesurer en extérieur pour s’en convaincre.
La revue l’Audiophile a fait l’éloge de nombreux systèmes japonais dont ceux avec de grands pavillons de grave (Tamaru, Kobayashi, Ikeda, kaneda). On peut se poser l’intérêt aujourd’hui de tels systèmes. La mise sur le marché d’amplificateur puissants (>1kW) performants et de prix raisonnables permet en multipliant les HP de basses d’avoir des niveaux SPL très élevés, plus élevés que ce que l’on peut atteindre avec de grands pavillons surtout en regard de la fréquence de coupure bien plus basse.
Des solutions de type SBA avec 8 ou 12 HP encastrés dans le mur frontal prendrons moins de place que de grand pavillon tout en assurant un champs de pression plus homogène en excitant peu les modes verticaux et latéraux de la salle.
Un des systèmes japonais le plus connu décrit dans la revue l’Audiophile est celui de Hidezumi Tanaka.
Ce système a fait l’objet de plusieurs descriptions. La première description est celle donnée par J. Hiraga dès le premier numéro de l’Audiophile dans l’article «Visite chez un audiophile japonais ». Il a été ensuite décrit par Guy Marec dans l’audiophile n°32 «L’école Onken : le point 1984 ». Philippe Viboud, dans la NRDS de Juin 97, en parle également sous le titre « Le système de M. Tanaka 20 ans après ». Enfin Hiraga y a consacré un dernier article dans la revue Stéréo Prestige de mars 2015 « Hidezumi Tanaka, une installation intemporelle ».
Cet article d’Hiraga, probablement un des dernier qu’il a écrit, est, il faut le reconnaître, particulièrement décevant. La description dithyrambique de ce système – Hiraga le place parmi les cinq ou six meilleurs systèmes qu’il a écouté au cours des 40 dernières années – ne convainc pas.
La description porte sur les hauts parleurs utilisés, l’électronique et les éternelles discussions sur les sons des composant. On y retrouve évidemment l’usage de grands superlatifs « les différences -changement d’un composant par un autre de même valeur- sur cette installation sont « absolument impressionnants » ou un peu plus loin « spectaculaires ».
Il n’y a par contre pratiquement rien sur le traitement acoustique de cette salle. On y apprend juste ses dimensions (6.5m x 4.5m x 2.55m) soit un volume de 75m3 et une brève description du traitement des murs et plafond est donné : une plaque semi absorbante d’environ 40 mm de fibre de bois sur lequel viennent s’appliquer des plaques de bois de 25 mm légèrement espacées des unes des autres.
Mais, le plus décevant de cet article est évidement, l’absence totale de mesures ; nous ne sommes plus en 1977 mais près de 40 ans après !
On peut comprendre pourquoi cet article ne présente pas de mesures. Tout simplement parce qu’elles auraient été très décevantes, tant au niveau du système de HP quant à la réponse de la salle. Utiliser des filtres passif RC en aval des amplificateurs ne permet pas, vu l’utilisation et la position des longs pavillons utilisés, d’avoir un bon calage en phase. Il en résultera une réponse impulsionnelle médiocre.
Quant à la réponse de la salle, ce n’est pas 40 mm de traitement qui vont changer quelque chose. Il y aura présences de modes dans les graves, d’autant que la salle est d’un petit volume. L’absence d’un traitement acoustique efficace conduira à un temps de réverbération trop élevé pour cette petite salle et fera que l’auditeur n’aura pas une écoute précise, entendant principalement le champs diffus. De même les première réflexions acoustique, insuffisamment atténuées, perturberont la réponse des enceintes.
Alors, en conclusion, que reste-t-il de l’Audiophile ? Il ne reste finalement plus grand-chose si ce n’est probablement la nostalgie de ceux qui ont participé à cette aventure. L’ésotérisme des années 70 à 90 que ce soit dans le domaine audio ou ailleurs est bien révolu.
C’est bien durant les années 70 à 90 qu’ont été définis les concepts acoustiques de traitement des salles d’écoutes comme cela est très bien décrit dans cet article : 50-Years-Of acoustic design https://www.voetmann-akustik.dk/50-Years...ntrol-Room
La revue l’Audiophile est complètement passé à coté.
(29/11/2022-10:01:58)Indien29 a écrit : Melaudia, c'est principalement des passionnés d'audio dont beaucoup ont commencé par la maison de l'audiophile, remettre en cause J Hiraga ce n'est donc pas possible ici.
Je n’ai pas eu la chance de participer aux séances d’écoutes qui ont eu lieu dans ce magasin mais j’ai pu lire les numéros de la revue (première série) toujours disponibles sur internet à l’adresse suivante : http://6bm8.lab.free.fr/Documentations/R...-1988.html
Les questions que l’on peut se poser sont : quel est le bilan de cette revue, qu’en reste-t-il aujourd’hui ?
Jean Hiraga lui-même avait fait un bilan dans l’audiophile n°30 dans un article intitulé « L’audiophile 6 ans après ». Cet article parle du « son des câbles », du « son des connections », du « son des soudures », du « son des des circuits imprimés » et un long chapitre y est consacré au son des composants et à l’électronique. Concernant les enceintes, Hiraga y fait l’éloge du haut rendement indispensable selon lui pour « reproduire le maximum d’informations sonores avec haut degré de fidélité ».
Concernant tous ces sujets Hiraga conclue « Par rapport aux quelques critiques, par rapport aux réactions jalouses de certains ou aux effets néfastes de certains profiteurs, tous ces faits montrent que l’audiophile a gagné, qu’il ne sait jamais trompé dans cette voie visant la reproduction sonore de haute qualité. Bien plus que cela, cette évolution générale, à l’échelle mondiale, prouve qu’il ne s’agissait ni d’une mode passagère, ni d’illusions collectives, mais bien d’un progrès constant au services d’oreilles qui resteront toujours très difficiles à tromper »
Si durant la parution de la revue, il n’y avait pas d’autre choix que de faire « confiance à ses oreilles », ce n’est plus le cas aujourd’hui avec les logiciels de mesures – dont certains gratuits – disponibles sur le marché. Il faut bien comprendre que ces logiciels - que peuvent même utiliser les simples amateurs - auraient fait rêver les professionnels ingénieurs du son des années 80 …
Bien sûr l’écoute subjective reste un élément fondamental de l’audiophile puisque au final, son but est la plus grande satisfaction sonore. Mais la confiance aveugle aux « oreilles » conduit au subjectivisme dont on connaît les dérives. On ne compte plus les commentaires dithyrambiques par leur auteurs qui ne se rendent même plus comptes de leurs exagérations.
On peut citer à ce propos une anecdote révélatrice décrite par jipihorn dans ce lien et concernant la maison de l’audiophile : https://jipihorn.wordpress.com/2006/03/06/le-declic/
Elle relate une écoute subjective à laquelle il a assisté, réalisée par William Walter, dont le but était de comparer quelques tubes triodes 300B. Les commentaires allait bon train :
« Ha oui, la version de 57 a vraiment un bas médium plus tendu »
« Ca n’a rien à voir, la 75 a un aigu plus soyeux, moins bouché »
« Rhalala ! » (Roulage par terre) » les embase gravée, ça n’a rien à voir »
Sauf que, je cite jipi « Et puis, c’est le drame. W.W., prêt à mettre une 300B sensée mettre toutes les autres par terre est distrait par une question et par mégarde, remet le même tube que précédemment.
Et paf, ça n’a pas loupé, refrain dithyrambique des oreilles d’or qui ne se sentaient plus. Sauf que le tube n’avait pas changé. Ils ne se sont jamais rendu compte et depuis ce jour la, j’ai commencé à comprendre comment fonctionne ce petit monde : je dit n’importe quoi et, quelle importance ? C’est invérifiable. »
Il est évident que l’écoute réalisée sans test en aveugle permet toutes les dérives ... Dans son article, Hiraga ne fait nullement mention des protocoles d’écoute subjective mis en œuvre pour s'assurer un minimum de la réalité des différences perçues. Ce point, de même que la nécessité des écoutes en aveugle, n’a jamais été abordé par la revue.
En fait cet article d’Hiraga est aujourd’hui complètement dépassé. On sait que ce qui fait la qualité d’un système audio n’est pas le « son des composants » mais le respect des règles acoustique élémentaires avec un filtrage rigoureux des haut-parleurs permettant une réponse linéaire en amplitude et une maîtrise de la phase. Certes, entre différentes électroniques (particulièrement entre celles bas de gamme et haut de gamme) il existe des différences réelles, mais finalement minimes et de moins en moins perceptibles lorsqu'on compare des éléments haut de gamme pour devenir inexistantes lorsqu'on arrive au son des câbles et des condensateurs ...
Le fait le plus marquant du bilan fait par Hiraga - qui est très significatif - est que l’acoustique n’y est nullement abordé. C’est d’ailleurs une constante de la revue l’Audiophile : l’acoustique y est négligé. Si l’on compte le nombre d’article qui traite de ce sujet, c’est un peu moins que 5 %. De plus ces articles (principalement de G. Altieri) sont finalement peu intéressants.
Pourtant dès 1960 Tom Idley donnait des recommandations bien précises concernant le traitement acoustique. Et c’est en 1979 que Chips et Don Davis (donc en plein pendant la période de parution de la revue qui a été de 1977 à 1988), grâce au mesures TDS (time delay spectrometry), ont pu mettre en évidence l’importance des réflexions précoces, sujet non abordé dans la revue.
De même la notion de distance critique, valeur fondamentale pour caractériser un lieu d’écoute n’y a jamais été vraiment traité. Cette notion n’apparaît que dans un seul article, celui de JL. Dubois qui décrit la conception et la réalisation d’un studio d’enregistrement et dont le titre est « On ne vainc la nature qu’en lui obéissant » (n° 30). C’est en fait le seul article vraiment intéressant concernant l’acoustique en 11 ans de parution.
Conjointement à la revue, la maison de l’audiophile distribuait les composants et les kits décrits dans la revue. Ça permettait de financer cette revue qui paraissait – et c’est un fait remarquable qu’il faut souligner – sans publicité.
Concernant les enceintes, c’est principalement les éléments Onken qui ont été mis en exergue, notamment l’enceinte du même nom équipée du 416-8A. La philosophie de la revue a toujours été d’utiliser des enceintes à haut rendement. Dans l’article qui décrit l’enceinte Onken, Hiraga justifie l’utilisation du haut rendement en parlant du rapport énergie transmise/masse de la membrane qui, selon lui, doit être le plus important possible. Malheureusement, ce rapport n’a en réalité aucun sens. Il convient de rappeler que pour un diamètre de HP et un niveau sonore donnés le déplacement de la membrane est identique quel que soit le rendement du HP.
En fait le HP Altec 416-8A est aujourd’hui un HP dépassé, malgré le fait qu’il s’échange à prix d’or entre audiophiles. Le haut rendement dans la partie basse du spectre a plus d’inconvénients que davantage. Il conduit entre autre à des enceintes très volumineuses.
N’importe quel HP de basse moderne de qualité fera mieux que le 416 dans l'enceinte Onken et sur tous les paramètres : prix (plus faible), volume (plus petit), fréquence de coupure basse (plus basse), temps de propagation de groupe (plus faible), distorsion (plus faible), SPL max (plus élevé). L’utilisation de DSP permet de plus avec un accord BR plus bas d’obtenir une réponse linéaire jusqu’à presque 20 hz dans des volumes pas plus grand que 200 litres.
Mais on peut comprendre que certains audiophiles veuillent encore utiliser cette enceinte dans un esprit vintage et qui offre quand même une réponse linéaire.
On comprend moins ceux qui s’obstinent à utiliser des enceintes de graves avec amorce de pavillon à l’image des célèbres VOT maintes fois décrites dans la revue. Ces enceintes initialement conçues pour augmenter le rendement ne peuvent même pas être qualifiées d’enceinte HIFI étant donné leur courbe de réponse tourmentée. Il suffit de les mesurer en extérieur pour s’en convaincre.
La revue l’Audiophile a fait l’éloge de nombreux systèmes japonais dont ceux avec de grands pavillons de grave (Tamaru, Kobayashi, Ikeda, kaneda). On peut se poser l’intérêt aujourd’hui de tels systèmes. La mise sur le marché d’amplificateur puissants (>1kW) performants et de prix raisonnables permet en multipliant les HP de basses d’avoir des niveaux SPL très élevés, plus élevés que ce que l’on peut atteindre avec de grands pavillons surtout en regard de la fréquence de coupure bien plus basse.
Des solutions de type SBA avec 8 ou 12 HP encastrés dans le mur frontal prendrons moins de place que de grand pavillon tout en assurant un champs de pression plus homogène en excitant peu les modes verticaux et latéraux de la salle.
Un des systèmes japonais le plus connu décrit dans la revue l’Audiophile est celui de Hidezumi Tanaka.
Ce système a fait l’objet de plusieurs descriptions. La première description est celle donnée par J. Hiraga dès le premier numéro de l’Audiophile dans l’article «Visite chez un audiophile japonais ». Il a été ensuite décrit par Guy Marec dans l’audiophile n°32 «L’école Onken : le point 1984 ». Philippe Viboud, dans la NRDS de Juin 97, en parle également sous le titre « Le système de M. Tanaka 20 ans après ». Enfin Hiraga y a consacré un dernier article dans la revue Stéréo Prestige de mars 2015 « Hidezumi Tanaka, une installation intemporelle ».
Cet article d’Hiraga, probablement un des dernier qu’il a écrit, est, il faut le reconnaître, particulièrement décevant. La description dithyrambique de ce système – Hiraga le place parmi les cinq ou six meilleurs systèmes qu’il a écouté au cours des 40 dernières années – ne convainc pas.
La description porte sur les hauts parleurs utilisés, l’électronique et les éternelles discussions sur les sons des composant. On y retrouve évidemment l’usage de grands superlatifs « les différences -changement d’un composant par un autre de même valeur- sur cette installation sont « absolument impressionnants » ou un peu plus loin « spectaculaires ».
Il n’y a par contre pratiquement rien sur le traitement acoustique de cette salle. On y apprend juste ses dimensions (6.5m x 4.5m x 2.55m) soit un volume de 75m3 et une brève description du traitement des murs et plafond est donné : une plaque semi absorbante d’environ 40 mm de fibre de bois sur lequel viennent s’appliquer des plaques de bois de 25 mm légèrement espacées des unes des autres.
Mais, le plus décevant de cet article est évidement, l’absence totale de mesures ; nous ne sommes plus en 1977 mais près de 40 ans après !
On peut comprendre pourquoi cet article ne présente pas de mesures. Tout simplement parce qu’elles auraient été très décevantes, tant au niveau du système de HP quant à la réponse de la salle. Utiliser des filtres passif RC en aval des amplificateurs ne permet pas, vu l’utilisation et la position des longs pavillons utilisés, d’avoir un bon calage en phase. Il en résultera une réponse impulsionnelle médiocre.
Quant à la réponse de la salle, ce n’est pas 40 mm de traitement qui vont changer quelque chose. Il y aura présences de modes dans les graves, d’autant que la salle est d’un petit volume. L’absence d’un traitement acoustique efficace conduira à un temps de réverbération trop élevé pour cette petite salle et fera que l’auditeur n’aura pas une écoute précise, entendant principalement le champs diffus. De même les première réflexions acoustique, insuffisamment atténuées, perturberont la réponse des enceintes.
Alors, en conclusion, que reste-t-il de l’Audiophile ? Il ne reste finalement plus grand-chose si ce n’est probablement la nostalgie de ceux qui ont participé à cette aventure. L’ésotérisme des années 70 à 90 que ce soit dans le domaine audio ou ailleurs est bien révolu.
C’est bien durant les années 70 à 90 qu’ont été définis les concepts acoustiques de traitement des salles d’écoutes comme cela est très bien décrit dans cet article : 50-Years-Of acoustic design https://www.voetmann-akustik.dk/50-Years...ntrol-Room
La revue l’Audiophile est complètement passé à coté.