Bourg en Bresse

[xnwrx]

Un coupe de cheveux chez Jean-Louis David ou Jacques Dessanges, faite en 15min chrono par un petit CAP coute plus cher qu'une consultation chez le Médecin...cherchez l'erreur ! L'un s'en met plein les poches (pas le petit CAP coiffure mais son grand patron), l'autre avec son Bac+7 trime à longueur de journée.

[calivin]

M’en parlez pas, vous avez vu les prix des instituts de beauté ?

[PFB]

C'est une grave erreur que de croire que le salaire n'est pas important. J'explore la partie Rhône Alpe, et que ce soit autour de Bourg en Bresse, Annecy ou Thonon, les hôpitaux n'arrivent pas à recruter parce qu'en Suisse une infirmière a un salaire quasiment quadruplé.

Une infirmière qui arrive à justifier de sa formation HES, c'est 6-10k€ fastoche, un bon psy avec un une spécialité c'est 500k€/an mini. Bon d'un autre côté la moindre cabane dans un bled de croquant c'est 1,5million si t'en trouve une.

PFB

[gillesni]

Je le dis comme je le pense, ce monde est devenu écœurant!

L'écroulement de notre système de santé français, mais aussi de notre système de retraite ont été volontairement programmés par des donneurs de leçons qui avancent masqués, car leur seul vrai projet, c'est de se faire du pognon avec leur potes, et sur notre dos, et si personne n'y change rien rapidement, l'écroulement n'est pas fini!

100% de nos politiques le savent, mais ceux qui sont toujours au pouvoir ne font rien contre ça, et je pense que la raison en est assez simple à comprendre!

Je retourne à ma musique!

[YvesA]

Au départ de cette discussion, je cherchais surtout des audiophiles dans l'Ain, pour meubler mes week-end.
Apparemment, il n'y en a pas (???).

Le reste de mes commentaires ce sont juste des appréciations subjectives sur le système de santé Français, qui se targue d'être un des meilleurs du monde.
Un rapprochement très osé serait de dire que c'est comme l'armée Russe : des centaines de millions voire quelques milliards d'euros y entrent mais à l'étage final on bricole avec des bouts de ficelles.
Autant les dépenses militaires me semblent délirantes, après tout, il suffirait d'un combat singulier entre chefs pour régler une guerre, non ?
Autant les problèmes de santé me tiennent à cœur. Et très franchement en l'état actuel, si on n'est pas introduit, on rencontre plus souvent le pire que le meilleur.
Il y a quelques années, en Bretagne, j'ai eu à m’occuper d'une mamie hors d'âge que les somaticiens emmerdaient limite NTBR (not to be rescucitated). En lui posant quelques questions, elle m'a expliqué qu'un de ses petits fils était un des pontes de la gériatrie française : je l'ai appelé et fissa, ils ont trouvé une solution honorable plutôt que de la laisser crever sur son brancard et dans son caca. Il ne va pas sans dire que le collègue était furax et se demandait quel était le connard qui avait mis son nez dans cette merde ...
Des histoires de ce genre j'en ai plein : j'ai un pote "VIP d'un autre service public qui a fait une dissection aortique au fin fond de l'Ardèche en présence de la fille interniste d'un homme politique assez connu : au lieu de le laisser crever en attendant les braves pompiers, il a été immédiatement évacué en hélicoptère de sa maison de vacances vers un service spécialisé qui lui a sauvé la vie.
Nous ne sommes pas égaux pour les services dits publics !

[jys]

Franchement Yves,
penses-tu qu'une telle description de l'échelle des valeurs et des misères de l'occidental sous assistance défaillante donne envie de t'inviter à passer pour un moment musical ?
Perso, te lire me fait flipper.
Jean-Yves

[calivin]

Bonjour,

Au début je ne comprenais pas trop, maintenant j'apprécie les propos éclairés de Yves.
Je pense aussi que la partage de ses difficultés à des tiers l'aide à mieux gérer sa vie professionnelle, je prends.
Ces sujets des société nous concernent tous, car cela peut nous aider à gérer des situations personnelles et à apprécier les politiques qui nous sont proposées.
Ce n'est certes pas de la musique d’ascenseur.

Certains pensent que tout est foutu, plus la peine de se battre pour nos valeurs, notre système humain.
Qu'ils aillent au diable.
Qu'ils aillent voir d'autres pays où les diagnostiques et soins sont déviés pour plus de profits.
Ici le serment d'hippocrate tient.

Bien à vous

[YvesA]

Franchement Yves,
penses-tu qu'une telle description de l'échelle des valeurs et des misères de l'occidental sous assistance défaillante donne envie de t'inviter à passer pour un moment musical ?
Perso, te lire me fait flipper.
Jean-Yves

Mais je suis d'accord, c'est absolument flippant !



Les gens que je vois sont généralement "sous assistance", en effet, mais avec un RSA à 400 et quelques, c'est en effet très "défaillant" comme assistance !

Les mieux lotis ont droit à une allocation adulte handicapé, plus une aide à l'autonomie et des aides au logement, sauf si les malheureux ont déclaré vivre en couple : à deux on dépense 2 fois moins, c'est évident, non ?



Ca fait une trentaine d'année que toute la fonction publique est progressivement essorée.

J'ai vu qu'un rapport de la cour des comptes s'inquiétait de la diminution du nombre de fonctionnaires dans les préfectures et ce sont évidemment les agents "de terrain" qui ne sont pas remplacés ou virés, et spécialement ceux qui gèrent les dossiers des étrangers, étrange, non ?

Pour l'ANPE, c'est pareil la diminution des effectifs se fait essentiellement au niveau des agents d'accueil qui s'en prennent plein la gueule.

La maison poulaga a droit à un petit traitement de faveur parce que s'ils arrêtent de bosser, c'est la révolution assurée.



La question fondamentale que je me pose, c'est où va donc tout cet argent ???



Actuellement, mon fils finit son stage de fin d'étude d'Agro au Congo. Il emploie des locaux à 1,5 USD à la journée.

C'est évidemment scandaleux, il est le seul blanc à des km2 à la ronde ; au début il était hyper sympa, et progressivement il s'est rendu compte, qu'il n'y avait aucune limite : le blanc est forcément riche, alors on peut le traiter comme une vache à lait. Il est rémunéré 500 euros par mois, ce qui là bas est une véritable fortune. Son expérience me conforte sur le fait que nos récriminations d'européens repus sont ignobles.


Mais quand je vois que la dame Pécresse, vis à vis de laquelle je n'ai pas de griefs particuliers, a réussi à se faire donner 5 millions d'euros pour éponger une campagne calamiteuse, je ne peux m’empêcher de penser que tout ce pognon aurait pu servir à aider des gens en véritable difficulté.



Tu va penser que je suis un bobo gauchiste, ça n'est pas entièrement faux, mais pour remettre les choses dans leur contexte, mon père juif, a dû fuir l’Égypte du temps de Nasser. Toute la famille est partie avec chacun sa valise de nippes et ils ont été fouillés au corps. Mon grand père paternel avait une affaire de papiers en gros très prospère qu'il a dû abandonner, son père à lui était vendeur de cigarettes à l'unité dans les Balkans. Du côté maternel, c'était des bouseux indécrottable de Savoie.

Quant à mon beau-père, quoique Suisse, a toujours vécu avec une valoche sous son lit avec de quoi survivre et des rouleaux de dollars, pour soudoyer l'éventuel douanier récalcitrant.



Pour terminer :

notre président a demandé une évaluation expresse à un de ses affidés concernant les urgences hospitalières, c'est du foutage de gueule intégral !!! : il y a déjà des dizaines de rapports là dessus qui disent tous la même chose : avec des salaires de merde, des responsabilités immenses, des horaires déconnants, plus personne ne veut y bosser !

Ca tient encore un peu parce que les infirmières sortant des écoles sont affectées à ces postes, sauf qu'au bout d'un an elles sont totalement détruites. Et puis il y a ces fameux "mercenaires de la santé" qui acceptent de venir bosser dans ce bordel avec des rémunérations "correctes" mais sans aucune protection sociale.

J'en suis, et franchement, sauf immense modification de la situation des praticiens hospitaliers, je préfère travailler quelques mois par ans, tenter d'être auto-suffisant au maximum et mettre du pognon de côté pour l'avenir.

Dans les hôpitaux, il y a plus d'administratifs planqués et frileux dans leurs bureaux que de véritables soignants.



Progressivement la France rejoint les dits pays en voie de développement.
J'ai l'immense chance d'avoir une pièce dédiée, l'ex-garage et quand je ne travaille pas je profite de ce plaisir décadent d'occidental d’ouïr de la musique en boîte, dans des conditions plus que correctes.
Comme dirait JMW, sur Delphi : bonnes écoutes.
YA

[YvesA]

Bonjour,

Au début je ne comprenais pas trop, maintenant j'apprécie les propos éclairés de Yves.
Je pense aussi que la partage de ses difficultés à des tiers l'aide à mieux gérer sa vie professionnelle, je prends.
Ces sujets des société nous concernent tous, car cela peut nous aider à gérer des situations personnelles et à apprécier les politiques qui nous sont proposées.
Ce n'est certes pas de la musique d’ascenseur.

Certains pensent que tout est foutu, plus la peine de se battre pour nos valeurs, notre système humain.
Qu'ils aillent au diable.
Qu'ils aillent voir d'autres pays où les diagnostiques et soins sont déviés pour plus de profits.
Ici le serment d'hippocrate tient.

Bien à vous

Bonsoir,
au départ de mes posts, l'idée c'était surtout de me faire inviter à écouter des systèmes lors de mes pérégrinations.

Puis j'ai réalisé que le monde hospitalier était assez peu connu, même si "l'asile" en est un particulier, je travaille souvent aux urgences des hôpitaux généraux, ou en "liaison" dans des services de médecine somatique.
J'aime beaucoup le terme d'asile, désuet dans le monde actuel, mais durant longtemps, les hôpitaux psy étaient le lieu où pouvaient trouver refuge des personnes hors normes. On leur foutait la paix, on y tolérait leurs excentricités dans une large mesure.
Maintenant, les obligations comptables font que les hospitalisations doivent être courtes, 3 semaines c'est la limite de l'acceptable. Le fou doit être inséré dans la société, et de préférence y être rentable à court terme.

Quand on pense à Van Gogh, Artaud, ou d'autres comme Raymond Roussel dont la fortune familiale a permis qu'il mène une vie extravagante, ou encore le Alphonse Donatien de Sade, qui ont tous laissé une œuvre inestimable ; pas mal de scientifiques également, dont Kantor qui a beaucoup intéressé les psychanalystes avec ses transfinis.
On peut affirmer que la psychose/folie, fait progresser l'humanité à coup de grandes hypothèses.
J'ai beaucoup de respect pour les patients dont je suis amené à m'occuper : ils sont souvent beaucoup plus inventifs que nous les gens dits normaux.

Par ailleurs, comme je l'ai déjà dit, je connais l'hôpital depuis tout petit, j'y ai vécu et jusqu'à mes 6 ans, à l'internat où mes parents vivaient. Je connais ces endroits depuis près 60 ans.
J'ai assisté aux immenses progrès des années 70,
puis à la lente dégradation depuis les années 80 et le début de la vision comptable du soin.
Je pense très franchement que la situation actuelle est une catastrophe. Tout comme celle de la plupart des services publics.
Est-ce que c'est l'Europe qui en est responsable, j'en doute puisque d'autres pays européens s'en sortent nettement mieux,
ou bien est-ce que nos responsables politiques sont particulièrement néo keynésiens, est-ce que leur formation à l'ENA y est pour quelque chose, je n'en sais rien.
La plupart des ministres de la santé de ces dernières décennies avaient des relations très questionnables avec les "big-pharma", le Dr Véran est un pur politicien sans aucune réelle connaissance du terrain, quoiqu’il en dise.

Enfin, je ne pense pas que tout est foutu, mais il est grand temps que nous autres citoyens puissions faire entendre nos voix suffisamment fort pour que tout cela change, à commencer par les questions de climat, qui sont vraiment la dernière des préoccupations de nos dirigeants.
Le Haut rendement devrait nous y aider : peu de watts et beaucoup de dB.

[Ragnarsson]

Nous sommes passé d’un monde où la recherche du progrès humanisme était un objectif important, à celui du controle de la société par les comptable et les juristes. L’école publique est aussi une de leurs cibles. Dans les grandes entreprises la recherche et développement est vue comme un coût qu’il faut supprimer.
C’est plutôt un problème d’objectif global de société.