(08/11/2021-00:40:49)Etmo a écrit : (07/11/2021-23:31:36)6336A a écrit : Citation :L'approche objective passe par un test ABX réussi, donc subjectif et objectif sont correlés, le résultat est "scientifiquement" indiscutable, ce qui ne sera jamais le cas d'avis subjectifs.
Un test ABX prouve seulement que tu entends une différence entre deux appareils, et que tu es capable de les distinguer à l'écoute. Mais il ne prouve absolument pas pourquoi ces deux appareils sont différents à l'écoute.
Donc scientifiquement, c'est zéro pointé.
Par ailleurs, pourquoi vouloir douter de ce que des milliers d'audiophiles ont déjà entendu ? Tu penses que les audiophiles utilisent des triodes par effet de mode ou pour épater les voisins ?
Tous simplement par le fait des biais cognitifs.
Une grande majorité de personnes affirment que la compression type mp3 introduit une dégradation facilement identifiable. Néanmoins, un tests fait sur un échantillon de 500 personnes a montré le contraire. Une seule personne a été capable de valider le test deux fois suite sur la différence entre du Mp3 192kbits et du 16bits 48khz.
On peut être persuadé d'une différence qui n'est pas vraiment identifiable par nos sens en réalité. C'est pour cette raison que les tests en double aveugle ont été créés.
Bof… les biais cognitifs n’ont-ils pas bon dos ? Et les biais techniques alors ?
Désolé de cette digression sur un fil hyper intéressant - je sens qu’on risque de rentrer encore dans une vaine querelle entre personnes qui ne jurent que par la mesure et ceux qui ne la trouvent pas suffisante (ce qui ne veut pas dire nécessaire). Mais comme ce point précis se connecte à du vécu, je vais quand même en parler.
Mon expérience, validée par d’autres personnes, sur des comparaisons du même morceau, (une excellente prise de son au départ, faut-il le préciser ?) dans une version A: “Mastered for iTunes”, donc du 96/24 compressé avec pertes en format AAC 257 kbps et B: 44/16 rippé d’un CD.
En
2004 avec un Mac Book de l’époque, le MforI était plus fouillé et plus fluide, avec un grain de la bande analogique plus fin - sur un système pas mauvais avec ampli Gamut et enceintes BW 802D. Le PCM 16/44 avait un grain un peu numérique.
En
2021 je fais le
constat inverse, sur un système 415/AKT avec amplification Kaneda 222, et aussi précédant un excellent convertisseur, un rééchantillonnage fin fait et mieux fait sur un Mac Book Pro environ 20 fois plus puissant et rapide que le précédent, l’avantage de fluidité de l’AAC compressé a disparu, et la compression à pertes de l’AAC 257, quoique bien supérieure à du MP3 192 kbps, s’entend par rapport au PCM non compressé, et bien reconstruit avec le bon interpolateur. Tout cela aussi confirmé par un autre ami avec une bonne oreille.
Evidemment, si je refaisais le même test en branchant un fer à repasser ou un ventilateur en parallèle avec les 415A/AKT, ou en utilisant comme source un vieil iPhone, il y a fort à parier que pas une personne sur 500 ne réussirait même pas à faire la différence entre du MP3/192 et du PCM16/48.
Moralité : sur la base de mon expérience, dans ce test sur 500 personnes, si le système d’écoute utilisé, incluant l’ensemble de la chaine de recréation du signal analogique et la qualité des électroniques et des transducteurs (casques ou enceintes), n’était pas sérieusement à la hauteur, ce qu’on peut raisonnablement supposer dans le cas décrit, alors ce test-là en particulier n’aurait strictement aucune valeur…
Ce qui concorderait avec le fait qu’il contredise une réalité technique que par exemple, les ingénieurs du son connaissent bien. D’ailleurs, les audiophiles s’échinent à reproduire les enregistrements en préservant TOUT ce qu’ils contiennent. Il y a quand même une contradiction directe avec l’idée de prendre des versions dans laquelle quelqu’un a fait le ménage pour gagner de la place (qui ne coute presque rien) en virant des bruits peut-être mais aussi des subtilités !
L’argument que ce ménage soit fait sur la base d’études physiologiques qui, elles aussi, n’ont fait qu’implémenter un certain mode de nettoyage déterminé par des tests sur une base de signaux simples, serait que l’oreille n’est pas linéaire, s’entend… Mais alors, la réponse auditive à une somme de signaux simple n’est pas la somme des réponses de ces signaux… et une base de signaux est donc insuffisante pour mettre notre perception dans un gabarit de nettoyage sans dommages collatéraux… A moins que l’idée soit plutôt: que dans des conditions
ordinaires d’écoute, de toute façon une bonne partie du signal passe à la trappe. C’est certainement très vrai mais les audiophiles en question veulent tout sauf cela et c’est hypocrite de mélanger les torchons et les serviettes.
Une illustration de plus qu’il faut aussi se méfier des tests en aveugle, finalement.
Plus généralement, cela me semble évident, le risque est réel avec ce genre de protocole de faire un faux négatif et de tirer des conclusions sur ce qu’on a testé, alors qu’on n’a pas choisi les bonnes conditions expérimentales pour le tester avec une garantie de résultat. Pas seulement par potentiel manque de rigueur dans la mise en oeuvre du ABX, mais aussi parce que l’oreille est sensible à certains paramètres (un bon exemple est la perception du rendu rythmique) qui sont compliqués à mettre en évidence par des mesures instrumentales, et vice-versa pour d’autres “dimensions” de la distorsion prise au sens large, comme celle du second harmonique. Du reste on ne risque pas d’apprendre grand-chose en écoutant même longtemps, des sinusoïdes à puissance constante… Sauf à chercher des vibrations parasites.
Il me semble que cela a déjà été suggéré, on pourrait construire sur signal réel un Lissajoux A B en sortie d’ampli connecté sur charge réelle, avec quelques précautions, afin de vérifier qu’on a électriquement quelque chose à faire observer, autre chose que des cercles de diamètre variables. Puis en se rappelant que les enceintes sont souvent les premières à déformer le signal, le refaire acoustiquement avec d’excellents micros et systèmes de numérisation nettement plus fins que les signaux dont on veut tester la dégradation. En faisant tout en numérique, on peut faire ces expériences tranquillement les unes après les autres et recaler/recalibrer ensuite. A compléter par l’écoute. Ce serait intéressant surtout de trouver des corrélations, sur signaux réels, avec des passages précis.
Cordialement,
Christian