19/06/2018-15:14:49
RE: Le facteur d'accélération
PFB a écrit :Note que le système de contrôle de la membrane est (chez PSI) actif sur toutes les voies.Il est dommage que tu ne donnes pas la moindre indice sur ce qu'est le "controle de membrane" utilisé par ce constructeur.
Comme les produits PSi ont pour ascendance des produits Studer fabriqués si je ne me trompe sous la houlette de Alain Roux, je suis allé farfouiller dans mes documentations Studer.
Le mystérieux contrôle des membranes consiste à insérer une résistance Rs de faible valeur en série avec le haut-parleur.
La chute de tension qu'elle provoque, proportionnelle au courant qui la traverse est réinjectée à l'entrée de l'amplificateur en réaction positive. Ce qui fait de la sortie de l'amplificateur une source de tension à impédance négative. Vu de l'extérieur le haut-parleur se comporte comme si on avait réduit la résistance Re de sa bobine mobile. Conséquence, l'amortissement est plus important, Qe diminue.
Rien, rien, rien de nouveau.
Au point de vue des résultats de distorsion harmonique, on peut se rapporter à l'article de Munnig-Schmidt de Linear Audio qui a travaillé sur un projet de topologie comparable. Meilleur résultat : à la fréquence de 40 Hz, -3 dB pour la H3 quand le circuit est en service ! Pour contrôler les non-linéarités du déplacement de membrane, les technologies d'asservissement à capteur de mouvement font mieux.
Reste donc l'amortissement électrique du haut-parleur qui est devenu plus important. Qe a diminué comme si on avait augmente le (Bl). Cette maîtrise de la valeur de Qe permet une certaine liberté dans le choix de la charge acoustique. C'est déjà pas mal.
Toutefois on ne peut pousser trop loin la "négativisation" de l'impédance de sortie de l'ampli, il y a un risque d'instabilité du circuit en raison d'une possible résonance entre l'inductance à valeur fluctuante de la bobine mobile et la composante capacitive de l'impédance motionnelle. Il faut ajouter au circuit des compensations qui limitent l'étendue de son action en fréquence et en niveau.
Sur les schémas Studer, une compensation de la température de la bobine mobile n'est utilisée que pour le woofer. La résistance Rs est constituée d'une bobine de cuivre sensée avoir un comportement thermique similaire à celle de la bobine mobile. Il faut prévoir des sécurités pour éviter l'emballement de la compensation thermique....
Il y a donc bel et bien sur les Studer/PSi un système résonant travaillant dans la zone grave du domaine audio, résonant d'autant plus que la charge y est de type bass-reflex... pas favorables aux steps stupéfiantes.
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Pour le filtrage, il me semble y reconnaître la méthode soustractive avec retard proposée en 1983 par Lipshitz et Vanderkooy. D'où l'utilisation de passe-tout d'ordre élevé dont Alain Roux évoque la difficulté de calcul et de mise au point avant que le tsunami numérique ne débarque
Là aussi, rien d'inconnu.
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J'ai eu l'occasion d'écouter toute une après midi dans un cadre professionnel les A723 de Studer. Grosse déception.. ronflette et bruit de fond (NB le livre de Self sur les filtres actifs, un cours de pratique magistral, est paru une vingtaine d'années après...).
Les PSi actuelles semblent être plus attirantes.
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Construire une enceinte en s'inspirant de la technologie PSi n'est pas hors de portée des membres des fora audio qui ont une bonne pratique de l'analogique.