narshorn a écrit :Les diverses techniques de contre-réaction, dont on sait les bénéfices et aussi les artifices (meilleures mesures mais pas forcément meilleur son), ne sont-elles pas toutes basées sur un principe de bouclage, certes très diversifié en position et en technologie, mais lui-même fonctionnant toujours sur un principe de périodicité ?
La CR globale n'agit pas en temps réel, il y a toujours un temps de réponse aussi faible soit-il. Aux fréquences audio cela peut paraître hors sujet et sans relation, mais en HF ça l'est déjà beaucoup moins. Hors, nos amplis ont aussi un comportement en HF, directement susceptible d'influencer la bande audio plus bas, par principe résultant. J'utilise ici une analogie avec le domaine de l'orgue; bien que ce ne soit pas du tout le même domaine, il y a des analogies. Le principe des battements, proche de celui de l'intermodulation.
Bonjour nashorn,
aucune condition de périodicité dans la contre réaction. L'efficacité de la boucle diminue avec la fréquence donc tant que le contenu spectral des 2 signaux est identique elle donnera les mêmes résultats.
Le temps de réponse de la boucle intervient dans sa stabilité. Lorsque son gain devient unitaire le déphasage doit être inférieur à 180° sinon ce n'est plus une contre réaction mais une réaction et c'est ainsi que sont faits les oscillateurs. Le temps de réponse est un retard pur, un excès de phase embêtant car limitant les performances en fréquence de la boucle mais sans aucune autre incidence sur le fonctionnement de la boucle.
Vu de l’extérieur la contre réaction est presque magique, elle améliore le fonctionnement de tout ce qu'elle touche!
Presque tout, en audio elle peut aussi faire le contraire.
Pour le voir il faut entrer dans la boucle. De par son principe son action dépend du gain cumulé des étages précédant la source d'erreur. Donc l'étage de sortie bénéficiera de la correction maximum et l'étage d'entrée d'aucune correction, la contre réaction ne peut rien contre les erreurs du premier étage. Mais elle va réduire l'amplitude des signaux qu'il doit gérer.
Les sources d'erreurs ne sont pas modifiées par la contre réaction, l'alimentation varie toujours autant, les variations de température des transistors font toujours varier leur tension base émetteur,...,
Ces erreurs sont ré-injectées dans l'étage d'entrée et à cause de ses non linéarités génèrent de l'intermodulation avec le signal, la musique, à gérer.
Avec l'augmentation du gain de boucle arrive un moment ou l'amplitude des erreurs ramenées par le bouclage sur l'étage d'entrée devient supérieure au signal et l'oreille n'aime pas ça.
Pour que la contre réaction donne de bon résultat en audio il faut que l'étage d'entrée soit inconditionnellement parfaitement linéaire et ce quoi qu'il arrive.
Les distorsions générées sont très faibles et masquées par d'autres dégradations, bruits ou distorsions. Impossible à mesurer par les techniques connues...
Non mesurables mais pas inquantifiables pour autant. J'ai identifié et mesuré quelques sources d'erreurs assimilables à des bruits ramenés par les alimentations, les composants actifs et passifs, les variations de puissance dissipée, les polarisations.
Une fois mesurées il est possible par calcul ou simulation d'en estimer l'influence sur la sortie.
Et c'est faible, très très faible. Et pourtant bien audible. Quelques fois la source d'erreur est elle même déjà masquée par du bruit. Et pourtant son influence s'entend. Pas la source d'erreur en elle même mais le résultat d'une intermodulation avec le signal.
C'est pour cette raison que les mesures directes sont vaines. Resterait à investiguer sur la perception auditive et ses capacités.
En attendant j'aime bien faire un parallèle avec la vision. L'oeil peut voir le résultat de phénomènes dont les causes sont trop petites pour être vues directement. Par exemple les trous dans les CD qui font quelques petits µm et 400nm de profondeur, 1/4 de la longueur d'onde du faisceau laser. Impossible de voir les trous à l'oeil nu mais la décomposition de la lumière par ces résonateurs 1/4 d'onde est bien visible.
Avec un pied à coulisse même le plus précis du monde on peut toujours essayer de les mesurer, il mesurera les défauts d'épaisseur et de planéité du support qui eux sont invisibles à l'oeil.
Imaginons un miroir avec beaucoup de ces petits trous, les défauts de planéité vont distordre l'image ce qui n'est pas forcément gênant voir dans certains cas flatteur mais les résonateurs 1/4 d'ondes vont la brouiller sérieusement.
Mais ce n'est qu'un parallèle pour dire que ce n'est pas forcément impossible, l'oeil sait le faire.
Joël